Contexte

Jasmin est une ergothérapeute fournissant des services dans le cadre d’un programme externe de neuroréadaptation. Elle traite M. Brodie – un client qui se rétablit d’une chirurgie pour un anévrisme cérébral et qui a récemment été renvoyé à la maison après un séjour à l’hôpital. M. Brodie souffre de maux de tête, d’un équilibre réduit et de difficultés cognitives et de communication. M. Brodie est un dirigeant d’entreprise et il veut se rétablir et retourner au travail le plus rapidement possible. Lors d’une séance de traitement, il révèle que sa famille a embauché un ergothérapeute privé qui viendra au domicile de M. Brodie pour fournir une thérapie supplémentaire. Sa famille espère que cette thérapie additionnelle aidera M. Brodie à se rétablir plus rapidement.

Jasmin se demande comment ceci affectera son rôle et les soins fournis en parallèle par deux ergothérapeutes au même client. Elle confirme avec son chef de service que l’hôpital n’a pas de politiques qui l’empêcheraient de fournir des traitements externes à un client qui reçoit également des soins de santé privés à la maison.

Considérations

Jasmin décide de communiquer avec le Service de ressources sur l’exercice de la profession de l’Ordre. Elle apprend que même s’il n’y a pas de règle précise concernant la prestation de soins parall1èles, les deux ergothérapeutes devraient quand même tenir compte de certaines choses.

• Du point de vue du client, il est important de s’assurer que le client comprend le rôle de chaque ergothérapeute et qui est responsable et doit rendre compte de chaque partie du plan d’intervention. Le Référentiel de compétences pour les ergothérapeutes au Canada (Domaine B – Communication et collaboration) discute de l’utilisation d’une communication et d’une démarche collaborative efficaces qui assurent une pratique sécuritaire, éthique et efficace.
• En comprenant mieux les rôles de chaque ergothérapeute et ce à quoi il peut s’attendre de ces professionnels, le client pourra prendre des décisions éclairées sur les services d’ergothérapie. Afin de pouvoir partager les renseignements nécessaires sur la santé du client, les deux ergothérapeutes doivent s’assurer qu’ils ont obtenu les consentements appropriés du client.
• On s’attend à ce que les ergothérapeutes réfléchissent aux risques que posent la fréquence et la durée de services d’ergothérapie offerts en parallèle et s’il est approprié pour le client de recevoir les services de deux ergothérapeutes en même temps. Les ergothérapeutes devraient respecter le désir d’un client de recevoir des services additionnels mais on s’attend à ce qu’ils établissent à l’avance comment les inquiétudes et les risques possibles seront traités et gérés.
• Les deux cliniciens devront songer à la façon dont ils géreront toute opinion professionnelle divergente possible durant leurs interventions en parallèle. L’établissement de processus de communication et de documentation entre toutes les parties dès le début aidera à prendre des décisions et à agir en temps opportun, au besoin.

Résultat

• Avec le consentement de M. Brodie, Jasmin organise une rencontre entre le client et les deux ergothérapeutes pour discuter des rôles et responsabilités de chaque clinicien.
• Jasmin partage ses inquiétudes concernant les maux de tête, le niveau de fatigue et la capacité de M. Brodie de tolérer un nombre plus élevé de séances de thérapie. On rappelle au client qu’il continue toujours à recevoir des services d’autres disciplines, comme de la physiothérapie et de l’orthophonie dans le cadre du programme de soins externes. Elle explique à M. Brodie ce qu’il risque s’il en fait trop et les répercussions que cela peut avoir sur son rétablissement. 
• L’ergothérapeute privé s’inquiète de ne pas avoir accès possiblement à tous les renseignements nécessaires sur la santé du client puisqu’il n’a pas accès au dossier médical de l’hôpital.
• Un plan est établi pour aider M. Brodie à prendre une décision éclairée sur des traitements d’ergothérapie offerts en parallèle. Le plan identifie clairement le rôle de chaque ergothérapeute pour aider le client à atteindre son objectif de retourner au travail. Pour assurer la sécurité du client et réduire les risques, les ergothérapeutes planifient d’augmenter graduellement la fréquence et la durée des séances, de confier à chaque ergothérapeute des soins distincts, et de réévaluer la situation régulièrement. Ils dressent un plan de communication et de documentation pour que chaque ergothérapeute puisse consulter les renseignements nécessaires en temps opportun afin de fournir des services sécuritaires et efficaces.

Conclusion

On s’attend à ce que les ergothérapeutes respectent l’autonomie et les désirs de leurs clients concernant la prestation de services supplémentaires (si cela est approprié) et les aident à comprendre les répercussions possibles de services fournis en parallèle sur leur état de santé final. Il est important que les ergothérapeutes adoptent des démarches collaboratives pour établir des processus sécuritaires et efficaces, atténuer les risques et gérer les opinions professionnelles divergentes.

Pour plus d’information

Pour toute question sur ce cas ou pour suggérer des sujets pour des cas futurs, communiquez avec le Service de ressources sur l’exercice de la profession au 1 800 890-6570/416 214-1177, poste 240, ou [email protected].

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