Normes de psychothérapie
Ces normes s’appliquent aux ergothérapeutes qui utilisent des techniques de psychothérapie, y compris de la psychothérapie constituant un acte autorisé selon la Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées. La Loi de 1991 sur les ergothérapeutes comprend des règlements qui s’appliquent aux ergothérapeutes qui exécutent l’acte autorisé de psychothérapie (voir l’annexe 1).
La définition de l’acte autorisé de psychothérapie fait référence à un « désordre grave » sur les plans de la pensée, de la cognition, de l’humeur, de la régulation affective, de la perception ou de la mémoire. Ce désordre est susceptible de porter gravement atteinte au jugement, à l’intuition, au comportement, à la capacité de communiquer ou au fonctionnement social du client. (Loi de 1991 sur les ergothérapeutes, alinéa 3.1(1)). Puisque les services psychothérapeutiques fournis par les ergothérapeutes peuvent comporter un risque de préjudice, même si le désordre du client n’est pas jugé « grave », les présentes normes s’appliquent aux ergothérapeutes qui fournissent tous les types de psychothérapie, y compris l’acte autorisé de psychothérapie, pour assurer la meilleure protection du public. Consultez le document intitulé Quand les normes de psychothérapie s’appliquent-elles? – L’ergothérapie et la santé mentale à l’annexe 2 pour plus de renseignements à ce sujet.
L’Ordre reconnaît que les désordres et les niveaux de déficience des clients peuvent fluctuer durant la prestation des services. Pour cette raison, les ergothérapeutes faisant de la psychothérapie doivent avoir les compétences nécessaires pour s’adapter aux besoins changeants de leurs clients.
Ces normes ne s’appliquent pas aux ergothérapeutes qui utilisent des démarches qui ne sont pas psychothérapeutiques, comme de l’éducation sur la santé, de l’écoute active et de l’encadrement. Encore une fois, même si le niveau de déficience actuel d’un client n’est pas considéré comme « grave » ou pouvant « porter gravement atteinte » au jugement ou à d’autres facultés mentionnées ci-haut, ces normes s’appliquent chaque fois qu’un ergothérapeute utilise des techniques de psychothérapie.
On s’attend à ce que les ergothérapeutes puissent:
1. Obtenir et maintenir la compétence
La psychothérapie n’est pas une compétence que possèdent les ergothérapeutes débutants. Il s’agit d’une démarche intentionnelle et bien définie. Elle n’est pas recommandée en tant que pratique occasionnelle. Les ergothérapeutes doivent obtenir et maintenir leurs compétences dans chacune des techniques de psychothérapie qu’ils prévoient utiliser.
Les ergothérapeutes doivent obtenir une formation en psychothérapie qui comprend les volets pédagogique (enseigné par un instructeur et non pas appris soi-même), théorique (fondé sur des théories psychothérapeutiques) et pratique (comprend de la supervision). La combinaison d’une supervision avec de l’éducation et de la formation théorique permet d’appliquer la théorie à la pratique.
Exigences en matière d’éducation et de formation théorique
1.1
Choisir une formation qui répond aux besoins d’apprentissage de l’ergothérapeute – on s’attend au début à ce que les volets pédagogique et théorique de la formation favorisent une compréhension fondamentale des modalités psychopédagogiques; ensuite, il peut être approprié d’utiliser d’autres méthodes pour maintenir la compétence (par exemple des ateliers, des réseaux professionnels, la revue de littérature et des initiatives d’amélioration continue de la qualité) – les facteurs qui peuvent contribuer à la sélection des options d’éducation comprennent les besoins des clients, les approches fondées sur des données probantes, la portée des services offerts, la formation et l’expérience précédente, l’exhaustivité et la pertinence de la formation
Exigences en matière de formation pratique (supervision)
La supervision est une mesure intentionnelle dans le cadre de laquelle un fournisseur de services de psychothérapie expérimenté et qualifié, aide l’ergothérapeute supervisé dans sa croissance professionnelle. Ce processus structuré permet à l’ergothérapeute de développer des compétences de base et de fournir des services sécuritaires, responsables et efficaces. La supervision peut être adaptée aux besoins individuels de l’ergothérapeute. Les modes de supervision peuvent inclure des rencontres individuelles régulières et la supervision en petits groupes. Les exigences en matière de supervision sont les suivantes :
1.2
Participer à une période de supervision pratique formelle de psychothérapie qui tient compte de ce qui suit :
- Quantité : La supervision est une entente formelle et un engagement à long terme. Elle doit se dérouler à intervalles réguliers pendant la période de surveillance, avec un minimum de 50 heures de surveillance, pendant au moins les deux premières années de la pratique de la psychothérapie. Ceci peut durer plus longtemps pour un ergothérapeute qui ne fait pas de la psychothérapie à plein temps. Certains établissements de formation peuvent avoir des exigences de supervision plus longues.
- Qualité : Les superviseurs cliniciens doivent avoir de l’expérience, être compétents en matière de supervision et avoir le droit d’exécuter l’acte autorisé de psychothérapie. Les superviseurs peuvent être des ergothérapeutes ou d’autres professionnels de la santé. Ils doivent faire partie de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario, de l’Ordre des ergothérapeutes de l’Ontario, de l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario, de l’Ordre des psychologues de l’Ontario, de l’Ordre des psychothérapeutes autorisés de l’Ontario ou de l’Ordre des travailleurs sociaux et des techniciens en travail social de l’Ontario. La supervision doit correspondre à l’expérience de l’ergothérapeute et à l’approche psychothérapeutique particulière. Les ergothérapeutes qui supervisent ne sont pas responsables des clients. L’ergothérapeute supervisé est responsable des services qu’il fournit à ses clients.
1.3
Avoir une entente de supervision qui devrait comprendre ce qui suit :
- Détails administratifs (comme les dates de début et de fin ainsi que la fréquence des rencontres)
- Responsabilités du superviseur et de l’ergothérapeute supervisé
- Confirmation de la responsabilité des services fournis aux clients
- Processus à suivre en cas d’urgence
1.4
Conserver des notes au sujet de la supervision ou des rencontres de supervision, qui ne contiennent pas d’information personnelle ou de renseignements personnels sur la santé – cette exigence vise le superviseur et l’ergothérapeute supervisé pendant toute la durée de l’entente de supervision; les notes qui contiennent de l’information sur les clients doivent être conservées conformément aux normes de tenue des dossiers. Les notes sur les rencontres de supervision peuvent comprendre ce qui suit :
- Dates des rencontres
- Résumé des questions éthiques ou professionnelles abordées
- Toute orientation, recommandation, rétroaction ou évaluation fournie
- Relevé des paiements effectués aux fins de supervision
1.5
Pendant le dialogue de consentement avec les clients, les informer de toute entente de surveillance.
1.6
Ne jamais participer aux ententes de supervision uniquement aux fins de facturation – les dossiers financiers devraient identifier clairement qui a fourni les services directs aux clients
1.7
À la demande de l’Ordre, fournir des documents vérifiables attestant la réussite d’un programme d’études et d’une période de supervision en psychothérapie
Après avoir participé à la période de supervision requise, l’ergothérapeute peut choisir de prolonger la période de supervision ou d’adopter une approche de consultation dans le cadre de ses services de psychothérapie. La consultation permet à l’ergothérapeute de poursuivre sa croissance professionnelle.
La consultation a lieu avec un professionnel en psychothérapie réglementé et compétent pour se rencontrer, discuter et examiner les soins fournis aux clients, et ainsi partager l’expertise. Les consultations peuvent se faire individuellement ou en groupe. Les personnes participant à cette entente peuvent déterminer la méthode de documentation pour le processus de consultation.
2. Offrir des services sécuritaires
Les normes de psychothérapie s’appliquent aux ergothérapeutes qui fournissent des services de psychothérapie dans tous les secteurs et tous les milieux. Comme les contextes varient, il est important pour les ergothérapeutes de tenir compte des origines culturelles des techniques et des modalités de psychothérapie choisies et de les utiliser de manière culturellement sensible. Grâce à la relation thérapeutique, les ergothérapeutes acquièrent une compréhension des perspectives et des expériences uniques du client.
2.1
Avant le début des services, examiner les renseignements dans la demande de services pour confirmer que le client a besoin de psychothérapie – l’ergothérapeute doit déterminer s’il possède les compétences nécessaires (connaissances, habiletés et jugement) pour offrir les services de psychothérapie appropriés, y compris l’acte autorisé de psychothérapie
2.2
EnsS’assurer que les clients comprennent qu’ils reçoivent des services de psychothérapie; obtenir leur consentement de façon continue
2.3
Comprendre et suivre les lois et les règlements régissant la pratique de la psychothérapie
2.4
Fournir les services de psychothérapie en tant qu’ergothérapeute et en respectant le champ d’application de l’ergothérapie – acheminer les clients vers d’autres fournisseurs de soins qualifiés au besoin
2.5
Identifier, minimiser et gérer les risques associés aux services de psychothérapie
2.6
Établir et maintenir des limites professionnelles, tel que décrit dans les normes sur les limites professionnelles et la prévention des mauvais traitements d’ordre sexuel.
2.7
Détenir un certificat d’inscription général pour fournir des services de psychothérapie, sauf si une permission de la registraire a été obtenue (un certificat temporaire peut être délivré à un ergothérapeute qui est inscrit dans une autre compétence territoriale et qui fournit des services en personne en Ontario sur une base temporaire)
3. Ne pas déléguer ou affecter des services de psychothérapie à d’autres personnes
3.1
Faire preuve de jugement clinique pour déterminer quand, ou s’il est approprié, que les étudiants ou les candidats qui font un retour au travail (ceux qui retournent dans la profession après une absence prolongée) soient inclus dans la pratique de la psychothérapie – bien que les étudiants ou les candidats de retour puissent être en mesure de fournir de façon autonome des interventions générales en santé mentale, ils peuvent observer la psychothérapie ou utiliser des techniques de psychothérapie avec les clients seulement lorsque leur superviseur est présent
3.2
Ne jamais attribuer une partie de la pratique de la psychothérapie ou déléguer la psychothérapie à quelqu’un d’autre, y compris des aides-ergothérapeutes
4. Utiliser le titre de psychothérapeute de façon appropriée
L’article 33.1 de la Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées permet aux ergothérapeutes d’utiliser le titre de psychothérapeute seulement s’ils s’identifient également comme un membre de l’Ordre en utilisant le titre d’ergothérapeute. Ceci s’applique aux communications orales et écrites.
4.1
Déterminer, selon la compétence, lorsqu’il est approprié d’ajouter le titre de psychothérapeute
4.2
Utiliser des versions acceptables du titre, comme :
- Prénom, nom de famille, Erg. Aut. (Ont.), psychothérapeute
- Prénom, nom de famille, ergothérapeute, psychothérapeute
- Prénom, nom de famille, ergothérapeute, pratiquant la psychothérapie