Vous trouverez ci-dessous une liste de six facteurs qui influent sur le processus de prise de décisions des ergothérapeutes (VanderKaay et coll., 2020). Ces facteurs ont été étoffés avec des exemples pratiques
pertinents. Examinez chaque exemple en fonction de la situation.
Le client et sa famille
Maintenir une pratique axée sur le client exige souvent que l’ergothérapeute reconnaisse les facteurs contradictoires qui affectent sa prise de décisions car il veut respecter l’autonomie et assurer la sécurité
du client. Il faut bien identifier les buts, les préférences, les expériences vécues, les valeurs, les croyances et la qualité de vie du client (van Bruchem-Visser et coll., 2020) pour prendre une décision
éclairée. Les clients et les familles désirent des discussions ouvertes et transparentes dans le cadre de leur relation avec le fournisseur de soins.
Exemple : Le client veut continuer à conduire pour pouvoir demeurer dans sa maison. Sa fille reconnaît que ceci est important pour la qualité de vie et le sentiment d’indépendance de son père. Pour assurer
sa sécurité, la fille insiste pour l’accompagner dans l’auto lorsqu’il conduit mais il préfère conduire seul.
L’organisme et le lieu de travail
Si l’ergothérapeute fait partie d’un organisme, il peut exister des lignes directrices qui précisent les attentes dans certains types de situation, y compris des politiques ou d’autres ressources d’orientation (comme
des outils ou des processus pour la prise de décisions cliniques). Il peut également y avoir des facteurs de prise de décisions qui sont liés au système global de soins de santé (comme l’affectation
de fonds à des services ou des principes d’équité et d’accès aux services de santé).
Exemple : L’ergothérapeute consulte l’outil de gestion des risques de l’organisme.
Les théories et les faits probants
On s’attend à ce que les ergothérapeutes se fondent sur des théories et des faits probants pour éclairer leurs décisions, y compris ce qui est publié sur l’éthique. Les théories sont
utilisées pour guider, planifier, traiter des problèmes et appuyer des décisions, comme les meilleures pratiques à adopter, compte tenu de la situation, des risques et de facteurs liés au client.
La prise d’une décision éthique n’est généralement pas associée à une situation simple ou idéale. Les ergothérapeutes sont souvent confrontés à des dilemmes éthiques
qui n’ont pas de solution claire ou parfaite. Lorsqu’ils examinent les différents aspects d’une situation et les répercussions de diverses décisions, les ergothérapeutes peuvent consulter leur code de déontologie qui décrit les valeurs fondamentales du respect et de la confiance. Ces deux valeurs offrent à leur tour des principes clés qui permettent aux ergothérapeutes d’identifier les facteurs importants qui leur permettront
d’évaluer et de choisir les mesures à prendre.
Exemple : Le principe du respect de l’autonomie exige que l’ergothérapeute songe au droit du client de faire ses propres choix. Dans la présente situation, le client veut continuer à conduire,
même si cela pose un risque. Mais l’ergothérapeute a également une obligation de rendre compte de son évaluation et des mesures qu’il prend pour atténuer les risques posés. L’obligation de rendre compte et
de communiquer incite l’ergothérapeute à discuter de ses inquiétudes en matière de sécurité avec le client et sa fille. L’ergothérapeute explique la décision de soumettre
un rapport discrétionnaire et le client a la possibilité de donner son opinion et de partager ses préoccupations.
Les règlements professionnels
Les ergothérapeutes devraient se renseigner sur toute exigence réglementaire qui s’applique à la situation. Le Code de déontologie, les compétences essentielles et les normes d’exercice de l’Ordre décrivent
ce que l’on attend des ergothérapeutes dans l’exercice quotidien de leur profession.
Exemple : Dans le présent cas, l’ergothérapeute consulte le document Soumission d’un rapport discrétionnaire sur l’aptitude à conduire. Ce document renseigne les gens sur les exigences réglementaires,
les responsabilités et d’autres points clés, comme la documentation, l’obtention du consentement et la protection de la vie privée.
L’équipe de soins de santé
Bien que les ergothérapeutes soient responsables de leurs propres décisions professionnelles, d’autres personnes – comme celles qui font partie du cercle de soins – peuvent fournir des opinions utiles et contribuer aux
processus de raisonnement et de prise de décisions. La discussion de questions qui portent à réfléchir, la clarification des faits et la formulation d’options peuvent aider à définir et à choisir
la meilleure action à prendre.
Exemple : L’ergothérapeute peut discuter de la situation lors d’une ronde clinique ou en parler directement avec des membres de l’équipe interprofessionnelle pour obtenir leurs points de vue. Il est possible que
cette situation soit déjà traitée ou surveillée par un autre membre de l’équipe de soins de santé, comme le médecin de famille.
Les lois
Certaines lois influent directement sur des aspects particuliers de l’exercice de l’ergothérapie, notamment la Loi de 2017 sur les services à l’enfance, à la jeunesse et à la famille, la Loi de 1996 sur le consentement aux soins de santé,
la Loi de 1991 sur les professions de la santé réglementées, la Loi de 2004 sur la protection des renseignements personnels sur la santé et le Code de la route (1990).
Exemple : L’ergothérapeute
consulte un paragraphe du Règl. de l’Ont. 340/94 – Permis de conduire, pris en application du Code de la route (1990), qui stipule : « 14.2 Pour l’application du paragraphe 203 (2) du Code, les personnes
prescrites suivantes peuvent faire des indications dans un rapport en application de ce paragraphe : un ergothérapeute, un optométriste, une infirmière praticienne ou un infirmier praticien, et un médecin. ». Ceci
confirme que les ergothérapeutes peuvent signaler leurs inquiétudes concernant l’aptitude à conduire d’un client directement au ministère des Transports.